Mme Pimousse
Inscrit le: 10 Jan 2007 Messages: 1930 Localisation: Limay
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Posté le: Mar Déc 30, 2008 8:38 am Sujet du message: 20090113: Cinéclub " L’HOMME À LA CAMÉRA" |
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L’Ambassade d’Ukraine et le Ciné-club ukrainien
Mardi 13 janvier 2009 à 19h, à l’Espace culturel de l’Ambassade
22, av. de Messine, M° Miromesnil.
Entrée libre.
L’HOMME À LA CAMÉRA
musicalisé par Volodymyr Shpinov,
séance en présence de l’auteur
Production : VOUFKOU, Studio de Kiev, 1929, nb, muet, 1h 07mn
Scénario : Dziga Vertov
Réalisation : Dziga Vertov
Photographie : Mikhaïl Kaufman, Gleb Troyansky
Montage : Elizaveta Svilova, Dziga Vertov
Genre : documentaire
Distinction : Œuvre citée parmi les douze meilleurs documentaires de tous les temps au Festival International de Mannheim, en 1964.
Synopsis.
Un jour de la vie à Odessa. La ville s’éveille le matin. Un homme filme tout à l’improviste : les rues animées, le travail, les machines, les loisirs. A midi, la pause, puis le rythme reprend de plus belle, l’agitation grandit, la caméra s’emballe, les images se bousculent. Un œil mécanique se ferme, le soir tombe, la ville s’endort.
Opinion
Après lui avoir commandé, en 1928, la réalisation d’un film de propagande, La Onzième année, la Direction générale photocinématographique d’Ukraine (VOUFKOU) apporte une nouvelle fois son soutien à Dziga Vertov pour sa création la plus audacieuse et la plus achevée, L’Homme à la caméra. Dans ce film expérimental proche de l’écriture automatique, où le montage joue un rôle central, se chevauchent quatre lignes conductrices : l’opérateur en quête d’images, la vie au quotidien du citoyen lambda, la monteuse rivée à sa table de montage, le spectateur observant l’écran. La destruction volontaire du récit, assurée par un montage d’une complexité rigoureuse, et l’absence totale d’inter-titres, n’altèrent en rien le relevé diégétique spatio-temporel : une grande ville d’Ukraine sous la NEP – le film est tourné sur le vif à Kiev, Kharkiv et Odessa -, en plein processus institutionnel dit de l’indigénisation. Partout, l’ukrainien envahit progressivement le paysage socioculturel. Enseignes, calicots, panneaux publicitaires, administrations, journaux, signalétique sont photographiés au hasard, non pas pour les besoins d’une propagande superflue, mais en tant qu’éléments différentiels, témoins iconiques d’une volonté qui s’opère plus en surface qu’en profondeur. Surchargés d’allitérations visuelles, de collages, de surimpressions à échelles différentes, de dédoublements ou d’inversements de l’image et, en guise de bouquet final, d’un enchaînement ultrarapide de plans courts, le film reste incompris du public, rejeté par la critique pour fétichisme technique et infantilisme. Ce film fondateur de la théorie sur le ciné-œil reste un hommage de l’homme à sa nouvelle conquête mythique - la caméra, qui, sous l’aspect technique et esthétique, se conjugue à la première personne. Vertov cherche, en réalité, à en faire une sorte d’essai sur la morphologie filmique en s’interrogeant sur les capacités de l’œil humain et du médium lui-même. En réinventant l’espace quotidien de la vie d’une cité, ce manifeste futuriste préfigure, en quelque sorte, le futur dispositif de vidéosurveillance des grandes agglomérations d’aujourd’hui.
Lubomir Hosejko
Créations musicalisées
Parmi les créations musicalisées réalisées autour de l’œuvre emblématique de Dziga Vertov, on retient celle de Pierre Henry (instrument mécaniques et ordinateurs), les ciné-concerts électro-acoustiques improvisés de Bruno Tocanne, Xavier Garcia, Lionel Martin et Hasse Poulsen ; la partition de Michael Nyman qui réutilise la musique qu’il avait composée précédemment pour le jeu vidéo Enemy Zero ; le grand orchestre du Drame Musical Instantané ; le groupe Absent qui livre un univers électro ambiant entre pop rock et noisy ; le Dudley House Big Band où des artistes issus de la scène électronique créent un spectacle alliant le cinéma « ancien » et la musique « nouvelle » avec pour seule règle le respect de l’œuvre originale ; l’exécution aux platines d’Ivan Smagghe et de Marc Collin ou encore les mises en musiques par Nicolas Chatenoud et Guillaume Saurel. La création de Volodymyr Shpinov est interprétée pour la première fois en France et dans le monde. |
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