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Famine Génocide Ukraine 32-33
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Andriy



Inscrit le: 30 Jan 2007
Messages: 46

MessagePosté le: Mer Jan 31, 2007 3:00 pm    Sujet du message: Famine Génocide Ukraine 32-33 Répondre en citant

Voici quelques témoignages d'ukrainiens de Belgique qui ont vécu la famine génocide 32-33.
Andriy.
www.ukraine.be/famin/temoins.html
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Paul



Inscrit le: 20 Jan 2007
Messages: 685
Localisation: frontière belgo-franco-lux

MessagePosté le: Mer Jan 31, 2007 7:04 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Pour renforcer ces témoignages émouvants, ces pages sans doute très connues :

Ukraine, 1933
La mémoire d'un massacre oublié. Durant l'hiver 1933, plusieurs millions d'habitants des campagnes ukrainiennes sont morts de faim, alors même que les greniers à grain des kolkhozes étaient pleins. La nourriture a été confisquée jusque dans chaque famille dans le but prémédité de faire mourir une bonne partie de la paysannerie indocile. Longtemps, le régime soviétique a fait régner le silence sur ce crime de masse. En 1991, un couple de journalistes ukrainiens a rassemblé les témoignages des derniers survivants de cette tragédie. Leur livre, capital pour restaurer la mémoire de cette terrible famine, paraît aujourd'hui en France sous le titre : 1933, l'année noire de Volodymyr Maniak et Lidia Kovalenko (Ed. Albin Michel).
Paru le: mercredi 22/11/2000

Terrible hiver 1933 : en quelques mois, 4 à 6 millions d'habitants d'Ukraine, du Kouban et du Nord-Caucase sont morts de faim. On sait aujourd'hui que cette pénurie alimentaire a été artificiellement provoquée. Au motif officiel que les campagnes devaient nourrir les villes, des brigades d'« activistes » sont venues confisquer le moindre grain de blé, la moindre betterave. Des soldats ont pris position autour des champs avec ordre de tirer sur ceux qui viendraient voler une poignée d'épis.

En quelques semaines, une vaste région dont l'agriculture avait fait la richesse s'est trouvée peuplée de cadavres au ventre enflé. Pour subsister, les survivants en ont été réduits à manger des chats, des chiens, des moineaux, des écorces ou des racines. Certains se sont nourris de cadavres. Des parents ont mangé leurs enfants. Lorsque la situation est lentement revenue à la normale, au printemps 1933, plus rien n'était comme avant : des familles entières avaient disparu, des villages étaient rayés de la carte.

A l'époque, pourtant, peu de choses ont été sues de ce drame collectif. Ce n'est qu'à la fin des années 80 que des historiens ont commencé à reconstituer les faits. Parmi ceux qui ont contribué à les faire savoir figure un couple de journalistes ukrainiens. A partir de 1987, Volodymyr Maniak et Lidia Kovalenko ont entrepris de recueillir des récits de survivants. Ces témoignages venus de toute l'Ukraine ont donné un visage aux millions de morts anonymes de la famine. La traduction de ces témoignages paraît aujourd'hui en France (1).

Les historiens sont partagés sur les raisons de la famine

Tout de suite, il faut exprimer un regret : les noms de ces deux journalistes ne sont qu'à peine mentionnés dans un court avant-propos de l'éditeur. Ils ne figurent pas sur la couverture du livre. Il y a là une injustice vis-à-vis de ce couple qui a dû faire preuve de beaucoup d'obstination et de courage pour rassembler les bribes d'une vérité que le régime voulait taire.

Ceci posé, la publication de ces témoignages marque tout de même une étape capitale dans la reconnaissance en France de la tragédie ukrainienne de l'hiver 1933. Jusqu'ici, bien peu d'ouvrages abordaient le sujet. Les témoignages recueillis par Volodymyr Maniak et Lidia Kovalenko aident à se représenter ce que fut l'agonie par la faim, sur l'une des plus riches terres agricoles d'Europe, au long des deux hivers 1932 et 1933. Mais ils sont loin de répondre à toutes les questions.

La première qui se pose est bien évidemment : « Pourquoi ? » La réponse fait l'objet d'une intense querelle entre historiens. Georges Sokoloff, qui signe la préface de 1933, l'année noire, passe en revue les différentes explications. Et il estime, pour conclure, que la famine fut « le paroxysme d'une longue crise opposant le groupe stalinien à l'ensemble du monde paysan».

La famine organisée aurait alors été un des effets de la politique de collectivisation des terres, touchant aussi bien l'Ukraine que plusieurs régions céréalières riches de Russie. Les réquisitions forcées de nourriture auraient été, pour Staline, un moyens de punir, voire d'éliminer, la classe de petits propriétaires terriens (les koulaks).

D'autres historiens, dont beaucoup sont américains, défendent une autre approche. Ils estiment que la famine organisée fut plutôt une façon d'éradiquer le sentiment national ukrainien. « Staline a regretté d'avoir laissé la bride sur le cou aux Ukrainiens, entre 1921 et 1929, ce qui avait permis une grande floraison culturelle et renforcé le sentiment d'autonomie. Trois réquisitions de nourriture successives ont alors été décidées sciemment pour pousser à l'extrême la situation et en finir avec le problème de la nation ukrainienne », argumente Daniel Beauvois, historien (2).

Cette controverse est loin d'être anodine. Dans le second cas, en effet, elle permet de qualifier la famine de 1933 de « génocide ». Ce crime prendrait place dans une politique durable de Moscou pour étouffer les nationalismes à sa périphérie. Dans l'autre cas, cette famine n'est qu'un « simple » avatar des répressions staliniennes.

A l'époque, la famine est passée quasiment inaperçue

Risquons une remarque : les deux explications ne sont pas forcément contradictoires. Il était possible, à l'époque, d'être à la fois hostile à la collectivisation des terres et à la loi de Moscou. C'était même le cas de nombreux paysans ukrainiens, attachés à la petite propriété, héritant d'une tradition de paysans libres.

Seconde question qui se pose àpropos de cette famine organisée : comment se fait-il qu'elle ait pu passer, à l'époque, quasiment inaperçue ? Les journaux américains de l'époque y ont bien consacré quelques reportages. Cela n'a pas empêché les Américains d'accepter, en 1933, l'URSS au sein de la Société des nations. La même année, le français Edouard Herriot, ancien président du Conseil, faisait un voyage en URSS. Il passait cinq jours en Ukraine. Sur place, il visitait un kolkhoze modèle et revenait en assurant que les allégations sur la famine étaient des calomnies.

Usant de la censure et de la dénégation, le régime stalinien a caché cette famine à son peuple comme aux étrangers. L'aveuglement des puissances de l'époque a été renforcé par le fait que tous les regards, en cette année noire de 1933, étaient surtout tournés vers l'Allemagne où Adolph Hitler prenait le pouvoir. Alarmés par la montée des périls en Europe, beaucoup n'ont donc pas voulu voir le drame qui se déroulait à la frontière orientale de l'Europe.

Présidente de l'association Ukraine 33, basée à Lyon, elle-même fille d'Ukrainiens, Génia Cuzin s'efforce de faire davantage connaître aux Français l'histoire de la famine. « Il me semble que c'est important, explique-t-elle. Ce combat est celui du droit à notre mémoire. Mais il ne concerne pas que les Ukrainiens. La faim, c'est une arme politique dans la main de tyrans. Je pense que si l'on avait un peu plus stigmatisé la grande famine ukrainienne de 1933, des dictateurs africains n'auraient pas osé, plus tard, utiliser les mêmes méthodes. »
Al. G.

(1) 1933, l'année noire, Ed. Albin Michel, 494 p., 150 F, 22,87 E.
(2) Auteur de La Bataille de la terre en Ukraine, Presses universitaires de Lille, 1993.


« Mes parents ont sillonné le pays durant trois ans »
Dépositaire du travail de ses parents, Anton Maniak se souvient des conditions dans lesquelles ils ont recueilli ces témoignages. Interview : Anton Maniak. Agé de 33 ans, juriste, il est le fils unique des journalistes Volodymyr Maniak et Lidia Kovalenko.
Paru le: mercredi 22/11/2000

Quand vos parents ont-ils entrepris de recueillir des témoignages sur la famine de 1933 ?

Anton Maniak : Ce livre a été fait sur une idée de mon père. Il avait auparavant fait un autre livre, intitulé Les Villages brûlés, qui contenait des témoignages sur les destructions pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce livre avait eu beaucoup de succès au temps de l'Union soviétique. Pour le faire, mon père avait voyagé à travers toute l'Ukraine. C'est à cette occasion que de nombreuses personnes lui ont parlé des ravages causés par la famine de 1933. Il a alors commencé à engranger des témoignages. Mais quand il a voulu faire un nouveau livre sur ce sujet, aucun éditeur n'a accepté de le financer. On était alors à l'époque de la perestroïka, mais cela n'a visiblement pas suffi pour qu'un éditeur prenne ce risque. Alors, mon père et ma mère se sont lancés tout seuls dans ce travail.

- Comment ont-ils procédé ?

- Avec la vieille voiture de mon père, mes parents ont sillonné toute l'Ukraine durant trois ans. Ils ne faisaient plus que cela. Ils rendaient visite à des témoins. Ils ont aussi lancé des appels dans les journaux. Ils ont reçu plus de 5 000 réponses : des récits manuscrits qui arrivaient de partout, au point qu'il leur a été impossible de tout publier.

En 1990, une éditeur de Kiev, l'Ecrivain soviétique, a accepté de publier le livre. Ils ont alors travaillé très vite pour remettre un manuscrit. Mais le livre n'est pas sorti. L'éditeur téléphonait sans cesse pour demander que des coupes soient faites. Mes parents ne voulaient pas. Le texte est resté plus d'un an chez l'éditeur sans que rien ne se passe. Je me souviens que mon père était à bout de nerfs.

- Mais le livre a quand même fini par paraître ?

- En 1991, il y a eu le putsh. Puis le Parlement ukrainien a voté l'indépendance et c'est seulement à ce moment-là que le livre est sorti, quasi immédiatement. Il a été très bien accueilli dans le milieu des Ukrainiens convaincus. Un peu plus tard, il a obtenu le prix Taras-Chevtchenko (la plus haute distinction littéraire ukrainienne). Mais mes parents étaient déjà morts. En fait, ils ont vécu très peu de temps après la sortie du livre.

- Certains ont dit que leur mort n'était pas accidentelle, mais qu'il aurait pu s'agir d'une vengeance du KGB. Accordez-vous du crédit à ces rumeurs ?

- Mes parents se trouvaient à bord d'un petit autobus qui a été renversé par un camion. L'accident a fait onze morts. Mon père a été tué sur le coup. Ma mère est morte trois mois après, des suites de ses blessures. C'est vrai qu'à l'époque beaucoup de gens m'ont dit qu'il s'agissait d'un meurtre, que l'accident avait été planifié. Moi, je n'en sais rien. A supposer que quelqu'un ait fait cela, il faudrait qu'il soit maladivement cruel... A mon avis, il s'agit plutôt d'un malheureux accident.

Recueillis par Alain GUILLEMOLES


Retour sur
.. Ukraine. Les Ukrainiens s'estiment victimes d'un « génocide ». Soixante-dix ans après la famine artificielle qui a tué de quatre à six millions de paysans ukrainiens en 1933, sous Staline, leurs descendants redécouvrent ce drame occulté. KIEV (Ukraine), reportage de notre envoyé spécial.
Paru le: samedi 15/11/2003

C'est un monument ambitieux. Il tient à la fois de Yad Vashem, le musée de l'Holocauste des juifs à Jérusalem, et de l'université d'Oxford. Il doit abriter un monument, un musée, un institut d'études et un centre de conférences. Le futur mémorial de la Grande Famine qui sera érigé à Kiev, en Ukraine, commémorera la mort de millions de paysans dans des conditions atroces, durant l'année 1933, il y a soixante-dix ans (1).

Cette année-là, des « commissions de réquisition » ont sillonné les campagnes ukrainiennes pour saisir les récoltes. Des soldats ont entouré les champs de betteraves où la production a pourri sans être ramassée, tandis qu'ils avaient ordre de tirer à vue sur tous ceux qui tenteraient de voler le moindre légume. Entre quatre et six millions d'Ukrainiens sont morts de faim dans des villages devenus fantômes, ou sur les trottoirs des grandes villes où les paysans affamés cherchaient à se réfugier, défiant l'interdiction de voyager.

Pour évoquer ce drame, les Ukrainiens parlent du Holodomor, littéralement la « famine-génocide ». Le parlement ukrainien a donc voté, en mars dernier, la construction d'un vaste musée-mémorial à Kiev. Les plans sont prêts, mais les travaux n'ont pas commencé, à cause d'un désaccord sur l'emplacement. Les députés voudraient que le monument s'élève en plein coeur de la capitale ukrainienne. Mais le gouvernement propose un terrain situé en bordure du Dniepr, dans un endroit moins accessible. La controverse suffit à bloquer le projet.

Cette querelle illustre bien la difficulté qu'ont encore les Ukrainiens à regarder leur passé en face. Et la question de la Grande Famine est bien la plus polémique de toutes. Car elle met en jeu les rapports avec la Russie, pays avec lequel les relations sont compliquées. De plus, en Ukraine, coexistent les enfants des victimes et ceux des bourreaux ; beaucoup de familles se souviennent d'avoir eu des morts, tandis que les anciens communistes sont restés nombreux au pouvoir.

« Ici, beaucoup de gens ne veulent pas entendre parler de la Famine. Ils ne veulent pas savoir. C'est pour cela que l'Ukraine a tant de mal à rompre avec le totalitarisme. Parce que la mémoire est ruinée », constate, un peu amer, l'historien Arsen Zinchinko, spécialiste du sujet et qui ne trouve pas d'éditeur, en Ukraine, pour son dernier livre.

Deux visions du Holodomor continuent en fait de s'opposer. D'un côté, les communistes nient toujours le caractère organisé de la Grande Famine. Lors d'un débat au parlement ukrainien, en avril dernier, leur leader, Petro Simonenko (20 % des voix lors des dernières législatives), a ainsi blâmé les mauvaises récoltes et les conditions météorologiques pour expliquer la mort « accidentelle » de quelques millions de paysans.

A l'opposée, les nationalistes ukrainiens estiment qu'en tuant massivement les paysans par la faim et en déportant les intellectuels et les prêtres, Moscou à voulu barrer la route à toute tentative d'émancipation de l'Ukraine et mettre fin au renouveau culturel des années 1920. « Les paysans ukrainiens étaient les plus porteurs de la culture nationale », insiste Lev Loukianenko, député et ancien dissident qui a passé vingt-sept ans au goulag pour fait d'« agitation antisoviétique ».

A l'écart de ce combat très politique, mais dans une atmosphère tout aussi conflictuelle, une nouvelle génération d'historiens ukrainiens s'empare du sujet. De nombreux témoignages de victimes ont été publiés, si bien que plus aucun spécialiste ne doute, aujourd'hui, que cette famine ait été artificiellement provoquée. Le débat est vif, en revanche, entre ceux pour qui elle fut un des avatars des répressions staliniennes, et ceux qui veulent la singulariser comme une tentative de génocide. Et ce débat est alimenté par le fait qu'une bonne partie des archives officielles demeurent toujours inaccessibles.

Qui, en effet, a ordonné ces réquisitions de nourriture ? Quels ont été les exécutants ? Comment un tel crime de masse a été rendu possible ? Il est encore difficile de répondre à ces questions. « Le premier secrétaire du Parti communiste ukrainien recevait des ordres de Moscou par des décrets secrets. Ces décrets étaient transmis par un messager. Le premier secrétaire lisait le décret en sa présence, signait un reçu, puis le texte repartait vers Moscou », indique l'historien Serguei Bilokin.

L'accès aux archives est encore largement entravé

Une bonne partie des archives les plus précieuses sont donc à Moscou, où elles ne sont pas accessibles. Selon lui, « seulement 7 à 8 % des archives du KGB ont été déclassifiées ». Mais il précise qu'il s'agit d'une estimation, car « on ne sait même pas quelle est la taille des archives complètes ».

Sergei Bilokin fut l'un des premiers, dès 1991, à tenter d'explorer les archives restées en Ukraine et aujourd'hui conservées par le SBU (le service de sécurité ukrainien). L'un des dossiers qu'il a alors découvert était celui de son grand-père, prêtre, mort en prison à Kharkov en 1944. Après la publication de son premier livre, il s'est vu interdire durant neuf ans l'accès aux archives du SBU. « C'était fait de façon subtile. Pour pouvoir accéder aux archives, il faut téléphoner la veille. Or, chaque fois, on me disait : Il n'y a pas de dossier pour vous demain...» Le chercheur raconte que personne, aux archives du SBU, n'est autorisé à choisir les dossiers sur lesquels il peut travailler. « Ce sont les archivistes qui choisissent ce qu'ils nous donnent... »

Malgré ces entraves, la recherche sur le Holodomor avance. Elle dessine lentement l'image d'une guerre de Staline contre le monde paysan, émaillée de jacqueries et de massacres, qui s'est étalée sur plus de dix ans, en Ukraine et dans le sud du Caucase, avant de se conclure par la Grande Famine de 1933. Douze ans après l'indépendance de l'Ukraine, les enfants et petits-enfants des victimes, qui redécouvrent ce drame, demandent qu'il soit davantage connu et reconnu.

C'est ainsi que le parlement ukrainien a également voté, en avril dernier, une résolution adressée à l'ONU, demandant que la Grande Famine soit reconnue comme un génocide. S'il y a peu de chances que l'ONU réponde favorablement (à cause de l'opposition de la Russie), les parlements canadiens et belges ont déjà approuvé une résolution en ce sens. Cette demande est soutenue par l'importante diaspora ukrainienne aux États-Unis, qui a oeuvré pour cette reconnaissance dès les années 1980. Sous l'administration Reagan, l'historien James Mace a ainsi dirigé une commission du Congrès américain sur la Grande Famine.

Ce chercheur vit aujourd'hui en Ukraine, où il est enseignant. Et il estime qu'il est « important, pour l'Ukraine, que l'on comprenne mieux à l'extérieur ce qu'elle a vécu ». Pour lui, « l'Ukraine est une société d'après un génocide et tout sentiment identitaire a été chassé de larges segments de la société : il faut faire comprendre que ce pays a été beaucoup plus touché par le communisme et que la convalescence sera plus longue ».

Alain GUILLEMOLES

(1) Les Ukrainiens de France célèbrent les 70 ans de la famine par un colloque à la Sorbonne, le 21 novembre, et une liturgie à Notre-Dame de Paris, dimanche 23 à 15 heures, célébrée par le cardinal Lustiger en présence du choeur Saint-Vladimir.


Cette année-là.
1933, année noire.


De quatre à six millions de paysans ukrainiens meurent de faim au cours de l'année 1933. Cette famine a été artificiellement provoquée par la réquisition forcée des récoltes. Dans les campagnes, des brigades d'activistes visitent chaque maison. Ils saisissent les réserves et les semences, sondent même les murs pour ramasser le moindre grain de blé qu'ils emportent sur des camions surmontés du drapeau rouge, et du slogan « L'Ukraine donne son pain à sa patrie ». Au cours de l'hiver 1933, tandis que l'URSS continue d'exporter du blé, cette région traditionnellement fertile se peuple de cadavres au ventre enflé. Les survivants mangent les oiseaux, les chats, les racines. Il se produit des cas d'anthropophagie. Ces réquisitions se font sur ordre de Staline qui fait la guerre aux paysans, auxquels il reproche de refuser la collectivisation des terres et d'être habités par des sentiments nationalistes.
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andriy.ca



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MessagePosté le: Dim Sep 02, 2007 10:41 am    Sujet du message: Répondre en citant

Le documentaire télé La famine inconnue, diffusé par Radio-Québec (aujourd’hui Télé-Québec) le 16 avril 1983 était le prémier film au Canada (et peut-être au monde) entièrement consacré au génocide ukrainien.
http://www.quebec-ukraine.com/lib/holodomor/

Ce documentaire en français, produit par Radio-Québec pour sa série d'émissions Planète, a été doublé plus tard en ukrainien et en anglais. La version du documentaire en anglais, The Unknown Holocaust, est aussi disponible dans un format plus grand, à l'adresse
http://video.google.de/videoplay?docid=8242716870305810469&hl=de.

Le film d'une durée de 30 minutes rassemble les récits en quatre langues (Ukrainien, Français, Anglais et Russe) des témoins oculaires du génocide. Dans leur nombre Malcolm Muggeridge, un auteur britannique qui était l'un des premiers journalistes occidentaux (Manchester Guardian) à rendre compte de l'ampleur de la famine, Lev Kopelev, un auteur dissident soviétique vivant maintenant en Occident qui avait participé à la confiscation du grain et de Nina Strokata-Karavansky, une ancienne dissidente ukrainienne vivante également en Occident. Les témoignages sont complétés par les explications de Dr James Mace de Harvard Ukrainian Research Institute, de dissident soviétique Dr A. Babyonyshev, de l'université d'Alberta, de prof. Bohdan Bociurkiw d'université de Carleton à Ottawa, de Dr Bohdan Krawchenko de l'université d'Alberta, de prof. Roman Serbyn de l'Université du Québec et de Marco Carynnyk, un auteur de Toronto.

Directeur du film Claude Caron. Producteur de la Planète Karel Ludvik. Recherche, scriptage et entrevues par Taras Hukalo.
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Mme Pimousse



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MessagePosté le: Jeu Aoû 21, 2008 9:41 am    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.lesoir.be/regions/hainaut/houdeng-goegnies-une-2008-08-21-629904.shtml

Olga, survivante de la famine et de la mutilation

LUCIE JANNET

jeudi 21 août 2008, 09:07
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Mme Pimousse



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Messages: 1930
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MessagePosté le: Dim Aoû 24, 2008 5:25 am    Sujet du message: Répondre en citant

La polémique autour du « Holodomor » ukrainien
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=43458
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richard
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MessagePosté le: Dim Aoû 24, 2008 5:41 am    Sujet du message: Répondre en citant

agoravox c est pour moi une bonne synthese
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Paul



Inscrit le: 20 Jan 2007
Messages: 685
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MessagePosté le: Dim Aoû 24, 2008 1:48 pm    Sujet du message: Répondre en citant

richard a écrit:
agoravox c est pour moi une bonne synthese



..... oui, mais une synthèse qui reflète toujours un certain doute.

Pour ce qui me concerne, j'espère que la déclaration suivante sera suivie d'effet et qu'elle permettra de faire connaître des documents incontestables sur la question.


21.08.2008
http://www.unian.net/eng/news/news-268490.html

Les archives sur l’Holodomor devraient être traduites dans les langues officielles de l’ONU*.

Tous les documents d’archives déclassifiés sur l’Holodomor en Ukraine en 1932-33 doivent être traduits dans les langues officielles des Nations Unies et envoyés à cette organisation pour y être étudiés.

D’après le correspondant de UNIAN, le chef du Service de Sécurité Ukrainien (SBU), Valentyn Nalyvaytchenko, a fait cette déclaration à Kyiv mardi dernier aux participants du IXe Congrès Mondial des Ukrainiens.

Selon V. Nalyvaytchenko, cela aidera les Nations Unies à comprendre que Staline avait vraiment mené une politique de génocide contre la nation ukrainienne.

V. Nalyvaytchenko a insisté par ces mots : « Nous sommes convaincus que le régime communiste stalinien a essayé d’annihiler la nation ukrainienne »


* Les langues officielles de l’ONU sont l’anglais, le français, l’espagnol, le russe, l’arabe et le chinois.
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pavlo



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Messages: 9

MessagePosté le: Mer Aoû 27, 2008 5:22 pm    Sujet du message: Répondre en citant

je reviens vers paul qui ne fait que tu copier coller dommage
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Paul



Inscrit le: 20 Jan 2007
Messages: 685
Localisation: frontière belgo-franco-lux

MessagePosté le: Mer Aoû 27, 2008 6:05 pm    Sujet du message: Répondre en citant

pavlo a écrit:
je reviens vers paul qui ne fait que tu copier coller dommage


Réponse : http://forumukrainien.free.fr/phpBB2/viewtopic.php?t=1119
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Ivan
Invité





MessagePosté le: Mer Aoû 27, 2008 7:21 pm    Sujet du message: Répondre en citant

pavlo a écrit:
je reviens vers paul qui ne fait que tu copier coller dommage


Pavlo, pour montrer ce que vous savez dire, voici le lien:
http://forumukrainien.free.fr/phpBB2/search.php?search_author=pavlo
8 messages souvent sans intérêt, aussi est-il préférable des copier/coller que ce soit de la part de Paul ou d'autres intervenants.
Qu'il soit possible de discuter ces éditos, cela est une autre affaire, mais faut-il encore les repérer et les lire.
Paul semble les centraliser ici.
Je ne connais pas plus Paul que d'autres membres, mais on ne peut plaire à tous, c'est bien connu. Rolling Eyes

Cordialement. Laughing
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Mme Pimousse



Inscrit le: 10 Jan 2007
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MessagePosté le: Jeu Oct 23, 2008 11:26 am    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.europarl.europa.eu/news/expert/infopress_page/030-40409-294-10-43-903-20081022IPR40408-20-10-2008-2008-false/default_fr.htm
Le parlement Euriopéen a voté hier une résolutaion reconnaissante Holodomor en tant que crime contre l'Humanité
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Paul



Inscrit le: 20 Jan 2007
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MessagePosté le: Jeu Oct 23, 2008 3:31 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Ce pas est d'importance, mais quelle est la portée de ce texte sur le plan international ?

Y trouve-t-on une condamnation de toutes véléités négationnistes ?


Citation:
D'après la résolution adoptée par le Parlement, la famine de l'Holodomor de 1932-1933, qui a fait des millions de morts en Ukraine, "a été planifiée de manière cynique et cruelle par le régime stalinien pour imposer la politique soviétique de collectivisation de l'agriculture contre la volonté de la population rurale d'Ukraine".


Dommage qu'on ne parle pas, par la même occasion, de la volonté des dirigeants de l'URSS de réduire à néant le sentiment national ukrainien.
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Paul



Inscrit le: 20 Jan 2007
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MessagePosté le: Ven Oct 24, 2008 4:37 pm    Sujet du message: Répondre en citant

Commémoration de l'Holodomor, la famine artificiellement provoquée en Ukraine (1932-1933)

Résolution du Parlement européen du 23 octobre 2008 sur la commémoration de l'Holodomor, la famine artificiellement provoquée en Ukraine (1932-1933)


Le Parlement européen,

– vu le traité sur l'Union européenne,

– vu la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales,

– vu la convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide,

– vu la déclaration conjointe publiée au cours de la 58e session plénière de l'Assemblée générale des Nations unies sur le 70e anniversaire de l'Holodomor en Ukraine, soutenue par 63 États, dont l'ensemble des 25 États membres de l'Union européenne (de l'époque),

– vu la loi ukrainienne relative à l'Holodomor de 1932-1933 en Ukraine, adoptée le 28 novembre 2006,

– vu la déclaration du Président du Parlement européen, du 21 novembre 2007, à l'occasion du 75e anniversaire de la famine en Ukraine (Holodomor),

– vu la déclaration finale et les recommandations de la 10e réunion de la commission de coopération parlementaire UE-Ukraine, adoptées le 27 février 2008,

– vu l'article 103, paragraphe 4, de son règlement,


A. considérant que le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales est un principe fondamental de l'Union,

B. considérant qu'en vertu de la convention des Nations unies pour la prévention et la répression du crime de génocide, sont considérés comme des crimes les actes ci-après, commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux: meurtre de membres du groupe, atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe, soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle, mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe, et transfert forcé d'enfants du groupe vers un autre groupe,

C. considérant que l'Holodomor, la famine de 1932-1933, qui a causé la mort de millions d'Ukrainiens, a été planifiée de manière cynique et cruelle par le régime stalinien pour imposer la politique soviétique de collectivisation de l'agriculture contre la volonté de la population rurale d'Ukraine,

D. considérant que la commémoration des crimes contre l'humanité perpétrés au cours de l'histoire de l'Europe devrait permettre d'éviter la répétition de crimes semblables à l'avenir,

E. considérant que l'intégration européenne se fonde sur la volonté de surmonter les événements tragiques du XXe siècle et la reconnaissance que cette réconciliation avec une histoire difficile ne dénote en rien un sentiment de culpabilité collective, mais qu'elle constitue une base solide sur laquelle il sera possible de construire un avenir européen commun fondé sur des valeurs communes, ainsi qu'un futur collectif et interdépendant,

1. fait la déclaration suivante au peuple ukrainien, et notamment aux survivants de l'Holodomor qui sont toujours en vie, ainsi qu'aux familles et aux proches des victimes:
a) reconnaît l'Holodomor (famine artificielle de 1932-1933 en Ukraine) comme un crime effroyable perpétré contre le peuple ukrainien et contre l'humanité;
b) condamne fermement ces actes commis contre la population rurale d'Ukraine, caractérisés par une extermination et des violations massives des droits de l'homme et des libertés;
c) exprime sa sympathie à l'égard du peuple ukrainien victime de cette tragédie, et rend hommage à ceux qui sont décédés en conséquence de la famine artificielle de 1932-1933;
d) invite les États issus de l'éclatement de l'Union soviétique à permettre un libre accès aux archives relatives à l'Holodomor en Ukraine en 1932-1933, qui pourront être ainsi examinées en profondeur afin que toutes les causes et conséquences de l'Holodomor soient révélées et étudiées en détail;

2. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil et à la Commission, ainsi qu'au gouvernement et au parlement de l'Ukraine, au Secrétaire général des Nations unies, au Secrétaire général de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, ainsi qu'au Secrétaire général du Conseil de l'Europe.
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Al



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MessagePosté le: Sam Oct 25, 2008 4:12 am    Sujet du message: Bibliographie Répondre en citant

Paul a écrit:
Jusqu'ici, bien peu d'ouvrages abordaient le sujet.


Cela n'est que trop vrai hélas. Nonobstant il faut absolument signaler la traduction française de l'ouvrage fondamental de Robert Conquest "The Harvest of Sorrow" parue aux éditions Robert Laffont en 1995 dans la collection "Bouquins" sous le titre "Sanglantes moissons" (trad. de Claude Seban). (Il est accompagné d'un autre ouvrage de Conquest, "La Grande terreur"). ISBN 2-221-06954-4

Quant au livre paru aux éditions Albin Michel... L'idée de demander une préface au prof. Faurissonoff était outrageante. Ce dont la directrice de la collection était parfaitement consciente. Pour preuve - c'est le seul ouvrage de la collection où son nom (Sonia Comb) n'apparaît nulle part. Comme exemple de falsification grossière je ne mentionnerais que la "Carte de la Famine en Ukraine" en fin de volume, qui se révèle être celle "des lieux cités dans les témoignages". Témoignages que Mme Comb avait arbitrairement choisi dans le livre de Maniak et Kovalenko.

Plus généralement sur le négationnisme et notamment le négationnisme français voir l'excellent article de Pauline Peretz "La Grande Famine ukrainienne de 1932-1933 : essai d'interprétation" dans la Revue d'études comparatives Est-Ouest, vol 30, no 1, mars 1999.
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Paul



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MessagePosté le: Sam Oct 25, 2008 9:30 am    Sujet du message: Répondre en citant

A titre informatif, une carte montrant l'étendue de la famine 1932-33.





On remarquera que le Kuban, situé en Russie, fut également sérieusement touché. Rien d'étonnant lorsqu'on sait qu'à l'époque les Ukrainiens reprèsentaient en moyenne les deux-tiers de la population locale et plus dans certaines régions.
Lors du récencement de 1939, ils n'étaient plus que 5%. Tous ne sont pas mort de famine, il y eut aussi comme en Ukraine, les déportations vers la Sibérie et les "nettoyages" lors de la Grande Terreur.

A noter également que toute l'Ukraine fut touchée, y compris les régions de l'Est (Luhansk, Kharkiv ...). Les populations "manquantes" furent remplacées par des gens amenés, volontairement ou non, de Russie et autres région russophones.
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